Ce n’est qu’un jeu (livre)

Ce livre est distribué en boutiques ludiques par le biais de Neoludis.

Hod Factory | Le site du Henri Kermarrec

Je passe sur le fait qu’une fois encore, j’écris mon bilan un peu trop loin du premier janvier – ça fait des années que ça dure, les excuses ne tiennent plus. Mais qu’est-ce que j’ai donc fait en 2024 ? J’ai beaucoup lu, et j’ai écrit. Dans l’épisode de l’année dernière, j’ai évoqué que je… Continue reading →

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Partie I : Histoire politique du jeu

On y explore les liens anciens entre le jeu et les structures sociales :

• Jeux anciens (Ur, Senet, osselets) : ils mêlaient hasard, divination et religion. Le jeu était un rite culturel ou spirituel.
• Jeu d’échecs : de la simulation militaire à une allégorie de la hiérarchie féodale.
• Jeu de l’oie et Snakes & Ladders : outils moraux et pédagogiques reflétant les valeurs religieuses ou bourgeoises de leur temps.
• XIXe siècle : le jeu devient un produit industriel. Les boîtes de Parker Brothers ou Milton Bradley véhiculent les valeurs coloniales, capitalistes et impérialistes.
• XXe siècle – Jeux modernes et guerre : les wargames ou Risk servent de représentations ludiques du pouvoir, de la conquête ou de la guerre froide.

Ainsi, chaque époque fabrique ses jeux à son image.

Partie II : Le jeu comme média critique et politique

Henri Kermarrec s’attache à réhabiliter le jeu comme outil de pensée et de transformation sociale :

• Le jeu de société crée du lien social : il met les individus à égalité dans un espace symbolique, libéré (temporairement) des hiérarchies réelles.
• Il peut aussi être un média d’émancipation ou de lutte, à condition de prendre conscience de sa portée culturelle et morale.
• Le jeu n’est pas neutre : ses mécaniques véhiculent des messages. Par exemple, un jeu d’exploitation de ressources reproduit inconsciemment des logiques capitalistes.
• Des jeux comme This War of Mine illustrent la possibilité d’un jeu engagé, qui fait réfléchir à la guerre, la révolte, la justice sociale ou l’écologie.